A propos de mes lampes…

Qu’on se le dise: aucun arbre robuste, aucun arbuste vivant, aucun arbrisseau naissant n’a été arraché à sa terre natale dans le but que je le transforme en lampe.Je n’ai utilisé que des arbres morts sur pieds ou coupés par une tempête, par la neige ou lors d’un coupe-feu forestier ou d’un élagage.
C’est le morceau de bois déjà coupé qui m’inspire. Souvent j’ai dans la tête le résultat final (ou quelque chose s’en approchant) ou alors, je vais garder ce morceau en me disant“Je m’en servirai, je ne sais pas encore pour quoi, mais je m’en servirai.”
Voilà, au lieu que cette partie d’arbre soit brûlée ou pourrisse près des siens, je la prends, je la travaille, je la scie, je la sculpte, je la caresse, je la ponce, je la traite et elle devient lumière.Chaque lampe est unique puisque le tronc ou la branche l’est. Sa lumière est douce, propice au calme, au repos, à la réflexion ou au lâcher-prise, à la rêverie. La majorité des ampoules sont des leds qui consomment très peu mais surtout qui ne chauffent pas ou très légèrement. Suivant l’essence de l’arbre, au bout d’un long  moment , on sent la suave odeur de l’arbre (thuya, cyprès, genévrier cade …). Souvent, aussi, la forme ou l’originalité d’une ampoule m’incite à lui faire un décor de bois.Certaines lampes ont un pied en béton ou en plâtre ou en bois. D’autres n’en ont pas.
Pour chacune, avec elle, j’ai une histoire particulière: du lieu où j’ai pris le tronc, de celle ou de celui qui me l’a donné, du temps que j’ai passé à le métamorphoser, à résoudre des problèmes techniques ou esthétiques.
Une seule chose a compté, soyez en certains: je me suis régalé!